Un amoureux grec et le goût de l’aventure, il ne m’en a pas fallu davantage pour aller m’installer dans cette étonnante capitale qu’est Athènes. J’ai donc (re)plié bagages pour la Grèce en octobre 2020 pleine d’illusions. Rien ne s’est passé comme prévu.
Crise sanitaire, crise au sein du couple.
Quelques jours après mon arrivée, je fus prise d’angoisse, d’anxiété, je ne me sentais pas bien dans cette ville, surtout à l’idée d’y habiter et d’y développer mon activité artistique : je ne le sentais pas. N’étant pas seule, j’ai fais le choix de rester. Deux semaines plus tard : la quarantaine commence, et ce, pour une durée indéterminée. Elle durera 6 mois.
Les disputes et la déprime commencent, chacun atteint à sa manière par la crise, la solitude, l’ennuie, la colère. J’ai à cette période réalisé une illustration instinctive qui à mon sens représente très bien cette idée.

On peut ressentir beaucoup de force et de contradiction par les gestes tendres mais les regards durs. Le poids de la tête ainsi que sa texture aux tons variables donnent la sensation d’un bouillonnement (il doit s’en passer des choses là dedans ! ). La proximité des visages, yeux dans les yeux, ajoutée à la couleur bleu (couleur donnant le plus de profondeur) renvoie à l’idée de proche et de loin en même temps.
Le dessin à l’extérieur
Quelques promenades clandestines, armées de mon carnet de voyage m’apporte des bulles de silence. Je me concentre, m’attarde sur les détails, c’est un moment de pause.




Activité manuelle pour les petits
Fin du confinement, je décide de répondre à une annonce pour du babysitting : recherche française créative pour faire des activités manuelles avec un enfant de 3 ans et demi. Cette petite activité me revigore : je sers à quelque chose. Je m’éclate à préparer les petites créations adaptées au jeune âge et je ne pense plus à rien d’autre lorsque je joue avec le petit monstre.





Atelier céramique
Un premier pas était fait, restait le suivant : socialiser avec des adultes !
Je décide, avec beaucoup d’entrain, de m’inscrire à un workshop de céramique sur quatre séances. Je me voyais déjà raconter comment « la céramique m’a fait sortir de la dépression », je trouvais que ça sonnait bien. Ce ne fût pas le cas. Chacun concentré sur sa création, avec un masque et une distance sociale, sans même parler de la barrière de la langue, je n’ai finalement parlé à personne. J’ai pu par contre découvrir la céramique que j’aime beaucoup, créer une tasse toute mignonne et peindre sur ce nouveau support en mélangeant les pigments dans ma patouille.
Le dépaysement comme source d’inspiration
Une escapade ! Sortons d’Athènes ! Nous avons pris un bus pour le Cap Sounion. Très bel endroit. Le lendemain, je fus grandement inspirée pour une illustration ayant en tête ces couleurs, si différentes de ma Normandie. Une eau turquoise, une terre rouge, un soleil qui brûle (trop). Tellement satisfaite de ma peinture et séduite pas mes nouveaux personnages, je continue sur ma lancée. C’est fou comment un dessin réussi peut me booster, me donner de l’énergie et de l’optimisme. Il faut dire que quand je dessine, plus rien n’existe !

Est arrivé ensuite le temps des plages et la découverte de jolies criques qui ont déjà été le sujet du premier article. Pour le consulter c’est ici !
Résultat des courses
Ce n’est pas parce qu’on a le goût du voyage que l’on se sent bien partout … J’ai beaucoup pensé à une citation du petit livre illustré « Les quatre saisons du chat » de Kwong Kuen Shan : « Lorsque faire demi-tour est le bon choix, alors faites demi-tour. C’est de la sagesse, c’est du courage. » Hung Ying-Ming.
Je suis rentrée en France. Et j’ai hâte comme tout le monde, que cette crise sanitaire se termine.
Français de l’étranger, je vous souhaite une expatriation pleine d’épanouissement et une réussite dans l’apprentissage de la langue de votre nouveau pays. (Pour ma part, je ne sais toujours pas faire une phrase en grec, mais je sais le lire ! )
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