Peinture à quatre mains

Début 2019, de passage au Havre, je propose à ma mère, artiste peintre, que nous fassions une toile ensemble. L’idée était de placer ma petite mouette dans un décors peint à l’huile pour qu’ainsi nos deux univers se mélange. Nous allions peindre à deux pour la première fois.

Nous nous sommes décidées pour une ambiance hivernale et avons cherché inspiration dans ses classeurs d’images de paysages. Elle commença à peindre, à me montrer, puis ce fut mon tour. Nous avons essayé de peindre en même temps, mais la toile était tellement petite (entre le A4 et le A5) qu’on se rentrait dedans ! On s’est beaucoup disputées et avons beaucoup ri ! La toile se finit par la mouette dans sa petite barque. Au début j’avais mis beaucoup de blanc au niveau de la barque pour dessiner le mouvement de l’eau, le déplacement. On aurait cru une barque à moteur qui fonçait à toute vitesse ! Ce qui est agréable avec la peinture à l’huile c’est qu’il est très simple d’enlever des couches, on a vraiment une sensation de glissement, de modelage, c’est une technique que j’apprécie beaucoup.

Un an plus tard, début 2020, nous avons remis ça en faisant voyager la petite mouette à travers les saisons. L’automne, puis l’été et nous avons finis par le printemps. Sur la lancée, nous nous sommes amusées à écrire une petite histoire avec ces belles images que nous avions créées, pour boucler la boucle et pour s’occuper. Je vous dévoile donc les peintures à travers ce petit texte tout simple, à lire avant de dormir.


1. L’ automne

Par une belle journée d’automne, Anatole part en promenade, sa canne à pêche sous le bras.

Près du bois aux arbres flamboyants de couleurs, alors qu’il passe sur le joli petit pont, il aperçoit une forme rouge dans le ruisseau.
Déjà content de sa futur prise, il s’empresse de se mettre en place pour pêcher. Et là :

« Oh surprise ! Mais qu’est-ce donc ? Ceci n’est pas une carpe ! ».

La fabuleuse trouvaille n’était autre qu’un superbe livre à la couverture rouge.

Anatole émoustillé, rentre aussitôt à la maison pour sécher son trésor.

«VVVVVVVCHHHHH»

À l’aide de son sèche cheveux magique, page après page, il redonne à l’ouvrage toute sa beauté.

Anatole s’en va à la cuisine se préparer un thé bien chaud qu’il verse dans sa tasse préférée, décorée de petites fleurs bleues. Et c’est dans son fauteuil enfin bien installé, qu’il commence sa lecture.
Fasciné par le récit, enchanté par ses personnages et décors exotiques, il lit le roman d’une traite. La dernière page du livre était réservée à la biographie de la jeune écrivaine japonaise.
Son doux nom : Aïko Hasegawa.

Il en tombe amoureux.

2. L’hiver

L’hiver venu, il décide de partir au Japon pour découvrir celle qui le fascine tant.

Sa valise faite, il part dans le froid et la neige à bord de sa petite barque avec pour seul compagnon son précieux livre. C’est avec sérénité et courage qu’il entreprend son long voyage.

« Oh comme c’est beau ! » , s’ émerveille t-il. Il admire la vue, respire l’air frais, se détend et réfléchis. Submergé par la beauté des différents paysages qui se succèdent au fil des jours, il ne se rend pas compte du temps qui passe.

« Mais que vois-je ? Incroyable ! »
De petits animaux sortent de leur cachettes, les oiseaux gazouillent et se font la cour, les fleurs colorées envahissent les champs.
Un parfum délicieux nous amène au Japon.

Le printemps est là.

3. Le printemps

Les pieds posés dans ce nouveau monde, Anatole pousse les portes d’une charmante boutique, se renseigner au sujet de sa belle à l’aide de son petit livre rouge. S’exprimant par des gestes :
« Il y aurait il quelqu’un connaissant Haiko Hasegawa et sachant où la trouver ? » .
Un vendeur bien aimable lui certifie connaître la jeune demoiselle. Il lui indique le nom de son village et lui conseille de louer un vélo pour s’y rendre. Il s’en va rempli de bonheur sur son vélo bleu et profitant d’être en ville, s’accorde une pause gastronomique.
« Miam, miam, miam !!! Que de saveurs jusqu’alors inconnues ! »

Il achète un panier en osier, qu’il compte bien remplir de jolies fleurs et le fixe sur le porte-bagages. Mains sur le guidon, pieds sur les pédales, c’est parti ! Il va sillonner la campagne nippone.

Sur le chemin, notre aventurier admire le paysage et salue les quelques personnes qui travaillent dans les champs. Il arrive enfin à l’entrée du village.
« Miracle ! » , il l’a reconnait tout de suite. C’est un badaboum dans son cœur.

Assise contre un arbre, une couronne de fleurs orne sa tête. Anatole descend du vélo, prend le bouquet de fleurs, se présente et dit :
« Est-ce bien vous Haiko Hasagawa ? » .
Elle hoche la tête et accepte son bouquet. Anatole tente tant bien que mal de se faire comprendre par mille gestes et mimiques.
« Hi hi hi !! » , timide et amusée, la main devant la bouche, elle murmure « Je parle un peu le français » .
Elle l’invite à s’assoir à côté d’elle. Ils parlent, parlent et s’émerveillent, c’est un très bel après-midi qu’ils passent ensemble.

Haiko propose à son nouvel ami de lui faire visiter sa maison. Comme de coutume, elle lui offre un saké : «Tchin Tchin ! ». Cette belle complicité naissante est le début d’une histoire d’amour.

4. L’été

Nous voilà en été, des années ont passé. La famille s’est agrandie. Eh oui ! Haiko et Anatole ne se sont plus jamais quittés.

C’est le petit Yukio qui tient maintenant le livre rouge de son papa dans les mains. Alors que ses parents sont occupés à la maison, le petit s’est assis au bord de la rivière.
« Coin, coin, coin », voilà les canards. Les pieds dans l’eau, il lit son livre.

Comme c’est agréable !

FIN

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